Abbas à Stockholm alors que le froid persiste entre Israël et la Suède

Publié : 10 février 2015 à 15h23 par La rédaction

Le président palestinien Mahmoud Abbas devait atterrir en Suède lundi pour une visite officielle, à un moment où les relations entre le pays nordique et Israël connaissent un refroidissement du fait de la reconnaissance par la Suède de la Palestine.

 

Le dialogue entre Israël et la Suède est presque rompu depuis que Stockholm a pris cette décision fin octobre, quelques semaines après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de gauche, devenant le premier grand pays d'Europe de l'Ouest à sauter ce pas.

 

Début janvier, la ministre des Affaires étrangères Margot Wallström a repoussé sine die une visite en Israël. Selon les médias israéliens son homologue Avigdor Lieberman ne souhaitait pas la rencontrer.

 

Elle affirme vouloir profiter de la rencontre avec M. Abbaspour "préparer un processus de paix revitalisé".

 

Selon la professeur en science politique Ann-Marie Ekengren, spécialiste de la diplomatie suédoise, "il ne s'agit pas bien sûr d'être l'acteur le plus central d'éventuels pourparlers de paix. Mais peut-être Mme Wallström voit-elle le rôle de la Suède comme celui d'un intermédiaire".

 

L'ambassadeur d'Israël à Stockholm, Isaac Bachman, a dit publiquement sa désapprobation pour une visite qui est la première en Suède depuis 2009.

 

"Cela ne nous rend pas heureux de voir (M. Abbas) rendre ici visite à un gouvernement qui a décidé très rapidement de reconnaître la Palestine", avait-il dit à l'agence de presse suédoise TT.

 

La décision de la Suède a rompu avec un certain statu quo dans l'approche européenne du conflit israélo-palestinien.

 

Or le pays est le deuxième le plus influent dans la définition de la politique diplomatique de l'Union européenne, derrière l'Allemagne et à égalité avec la Grande-Bretagne, selon le Conseil européen des relations étrangères, un "think tank" londonien.

 

"Il y a une idée dans la politique étrangère suédoise selon laquelle le pays doit trouver des sujets dans lesquels être en pointe. Parfois il s'inquiète d'aide au développement, parfois de questions d'environnement, et actuellement l'attention se concentre sur la Palestine", d'après Mme Ekengren.

 

AFP