Armes françaises payées par Ryad au Liban : le contrat se poursuit, assure le chef de la diplomatie saoudienne

Publié : 25 juin 2015 à 0h10 par La rédaction

Le contrat franco-saoudien d'armement de l'armée libanaise, d'un montant de trois milliards de dollars, n'est pas interrompu et se poursuit selon le calendrier prévu, a assuré mercredi à Paris le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Joubeir. "Il y a eu un accord, il est là, il n'y a pas de blocage. Il y a un calendrier prévu pour les versements, tout se poursuit normalement, il n'y a aucun changement", a-t-il ajouté au cours d'un point de presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue français Laurent Fabius. Des informations de presse ont récemment fait état d'un blocage dans le versement des sommes prévues par ce contrat. Selon une source diplomatique française, "la première phase est en cours de mise en oeuvre. La question qui se pose est sur les tranches suivantes : le contrat n'est ni annulé ni rompu. Il est à la demande des Saoudiens évalué pour des raisons politiques, car l'Arabie Saoudite est extrêmement exigeante sur le fait que les matériels fournis aillent à l'armée libanaise seule et profitent à la sécurité de tous les Libanais". "Les Saoudiens veulent avoir la garantie que ce matériel n'est pas diverti vers d'autres forces", a poursuivi cette source, dans une allusion à la puissante milice libanaise chiite du Hezbollah, soutenue par l'Iran. "C'est un travail que nous faisons d'apporter cette garantie. Le travail se poursuit mais on est confiant que le programme sera mis en oeuvre dans toute ses dimensions". L'armée libanaise a reçu en avril la première livraison d'armes françaises financées par ce don saoudien, afin de se moderniser et de faire face à la menace jihadiste venant de Syrie. Au terme de négociations ayant débuté fin 2013, la France et l'Arabie saoudite espèrent ainsi contribuer à la stabilité du Liban, fragilisé par les divisions internes et par les incursions de jihadistes comme ceux du groupe extrémiste Etat islamique (EI) et du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda. Le Liban, qui subit depuis quatre ans les répercussions du conflit syrien, a une armée de 70.000 hommes qui ne dispose pas de matériel sophistiqué en raison d'un manque de budget et de la présence militaire pendant des décennies des armées syrienne et israélienne. AFP