France/Algérie - Paris regrette la fouille d'un ministre algérien à Orly

Publié : 20 octobre 2015 à 22h35 par La rédaction

Hamid Grine, ministre algérien de la communication, a été fouillé samedi alors qu'il possédait un passeport diplomatique. Paris évoque un «incident regrettable». Un «incident regrettable». C'est en ces termes que le ministère des Affaires étrangères a qualifié la fouille qu'a subi le ministre algérien de la Communication, Hamid Grine, samedi à l'aéroport d'Orly. «Nous sommes attachés à faciliter les démarches et déplacements en France des hautes personnalités étrangères. Nous travaillons avec le ministère de l'Intérieur et la direction du groupe Aéroports de Paris pour que ce type d'incident particulièrement regrettable ne se reproduise plus», a affirmé lundi le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal. Samedi 17 octobre, le ministre algérien attend son vol retour pour Alger dans le salon d'honneur de l'aéroport parisien. Aux alentours de 19h50, le chef du protocole de l'ambassade d'Algérie vient le voir et lui annonce selon le journal algérien Liberté: «Monsieur le ministre, la Police de l'air et des frontières française vous demande de passer à la fouille». S'il a d'abord cru à une blague, Hamid Grine est allé, selon des témoins, au bureau de la Police aux frontières (PAF). Quatre agents demandent ensuite à cet homme, détenteur d'un passeport diplomatique, de passer sa valise et son manteau au scanner, et de passer lui-même à une fouille corporelle. Le ministre algérien proteste, montre son passeport et son ordre de mission aux officiers, sans résultat. En effet, les agents font valoir des «ordres» qu'ils sont «obligés d'exécuter». Le ministre algérien finit par céder et passe à la fouille qui va durer quelques minutes. Dès la fouille terminée, il embarque dans son avion qui décolle avec plus de 30 minutes de retard. Troisième incident diplomatique depuis avril Le lendemain, l'affaire prend une tout autre tournure. L'ambassadeur de France en Algérie est convoqué pour s'expliquer sur cet incident jugé à «caractère inacceptable» par le ministère algérien des Affaires étrangères. L'ambassadeur a été prié d' «indiquer à son gouvernement qu'il est nécessaire que les mesures adéquates soient prises pour que de tels incidents inacceptables ne se reproduisent pas à l'avenir». L'affaire a offusqué de l'autre côté de la Méditerranée et a vivement été commentée dans la presse et sur les réseaux sociaux. https://www.lefigaro.fr/