Indépendance de lâ??Algérie: il y a 60 ans, la diplomatie algérienne et internationale portent la question à lâ??ONU
Modifié : 28 septembre 2015 à 13h43 par La rédaction
La bataille diplomatique engagée assidûment par le Front de libération nationale (FLN) sur la scène internationale, appuyée par une forte mobilisation étrangère, aura permis à la question algérienne d'être portée, il y a 60 ans, à l'Assemblée générale de l'ONU qui a fini par consacrer, graduellement, la nécessité de l'organisation d'un référendum pour l'indépendance de l'Algérie.
La participation d'une délégation du Front de libération nationale (FLN) à la conférence des Pays non-alignés à Bandung (Indonésie) en avril 1955 devait marquer la naissance d'une diplomatie algérienne au service de la cause d'indépendance du pays: le travail de sensibilisation mené par la délégation algérienne avait amené, trois mois plus tard, 14 pays afro-asiatiques à adresser, une lettre au SG de l'ONU lui demandant d'inscrire la "question algérienne" à l'ordre du jour de la Xe session de l'Assemblée générale.
Ce qui fut fait pour la première fois, le 30 septembre 1955 au sein de la plus large et représentative instance dépendant de l'organisation onusienne.
Du 2 mai au 19 Juin 1956, le groupe Afro-asiatique permanent aux Nations Unies, sensibilisé par la situation en Algérie, consacre à celle-ci une dizaine de réunions à New-York, à l'issue desquelles il en saisit le Conseil de Sécurité qui ne l'inscrit cependant pas dans son ordre du jour en raison de l'absence de la majorité des voix.
La question algérienne sera, néanmoins, consacrée lors de la XIe session de l'Assemblée générale en février 1957. L'instance onusienne déclarait alors: "Considérant la situation en Algérie qui cause beaucoup de souffrances et de pertes en vies humaines, l'Assemblée générale exprime l'espoir que, dans un esprit de coopération, une solution, pacifique, démocratique et juste sera trouvée par des moyens appropriés, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies".
Le 20 septembre 1957, l'ONU met à nouveau l'Algérie à l'ordre du jour de sa XIIe session. Un contexte interne à l'Algérie colonisée avait, en effet, précipité sa propulsion sur la scène internationale: Pour avoir été largement relayées par la presse étrangère, la bataille d'Alger (janvier-octobre 1957) et la grève des commerçants (28 janvier 1957) avaient suscité une vague de réactions internationales favorables à la cause algérienne.
En dépit du souci de certaines parties de faire éviter à la France coloniale d'être "discréditée", l'ONU avait fini par "céder" face à la persévérance de la diplomatie algérienne, portée notamment par la voix du représentant du Front de libération nationale (FLN) en Amérique, M'hamed Yazid.
Mais pas seulement: Un profond travail de "lobbying", mené par des pays frères et amis, à leur tête la Tunisie et le Maroc voisins, a conduit à l'adoption à l'unanimité d'une nouvelle résolution préconisant une solution plus précise et explicite.
Dans un message interpellant clairement la France, l'Assemblée générale de l'ONU réaffirmait, le 11 décembre de la même année, la nécessité pour tous les pays de "faire respecter le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".
Deux mois plus tard, les événements dont a été le théâtre en février 1958 le village tunisien frontalier de Sakiet Sidi Youssef ont amené la Tunisie à introduire un recours auprès de l'ONU alors que la vague d'indignation suscitée à l'échelle mondiale a eu pour effet de contribuer à l'accélération de la reconnaissance internationale du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), en septembre 1958.
Désigné ministre de l'Information et Porte-parole officiel du GPRA (de septembre 1958 jusqu'en 1962), le défunt M'hamed Yazid a poursuivi avec brio sa mission de porte-voix d'une Algérie combattante et militante pour sa souveraineté.
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