La Tunisie pas préparée à affronter seule le terrorisme, dit son président

Modifié : 4 février 2015 à 16h43 par La rédaction

Les Tunisiens ne peuvent pas résoudre tout seuls le problème du terrorisme, a affirmé leur président Béji Caïd Essebsi, qui a loué la coopération avec l'Algérie voisine où il devait arriver mercredi pour sa première visite à l'étranger depuis son élection.

 

"Les Tunisiens n'ont pas de précédent avec le terrorisme" et "ils ne peuvent pas résoudre efficacement ce problème tout seuls parce que nous n'étions pas préparés auparavant", a déclaré le président dans un entretien au quotidien francophone algérien El Watan.

 

Selon lui, les Tunisiens, qui ont été confrontés aux groupes jihadistes après la chute de l'ancien dictateur Zine el Abidine Ben Ali en 2011, "sont maintenant mieux préparés et obtiennent de meilleurs résultats".

 

"Mais, a-t-il relativisé, l'éradication du terrorisme ne saurait être immédiate. Et sur ce plan, nous avons une bonne coopération avec l'Algérie, elle même victime de cela".

 

"L'Algérie a de l'expérience en matière de lutte contre ce terrorisme d'inspiration islamiste. Nous avons un sort lié", a-t-il argumenté, évoquant "une coopération le long de la frontière commune".

 

L'Algérie est toujours confrontée à des attaques menées par des groupes jihadistes, malgré la mise en oeuvre d'une politique de réconciliation nationale pour tourner la page d'une décennie de violences à grande échelle dans les années 90.

 

Analysant l'évolution du parti islamiste tunisien Ennahda, qui avait gagné les premières élections après la chute de Ben Ali, M. Essebsi a affirmé que le parti s'est aujourd'hui "éloigné" de sa ligne rigoriste. Ennahda a été accusé d'avoir voulu islamiser la société tunisienne et toléré un temps les islamistes radicaux.

 

"Maintenant ils disent: nous sommes des Tunisiens et notre religion c'est l'islam en Tunisie", a-t-il fait valoir, ajoutant: "bien entendu nous ne voulons pas être des alliés. Mais ils existent et nous devons tenir compte de leur existence de manière civilisée".

 

Ennahda a remporté 69 sièges aux dernières législatives, derrière le parti de M. Essebsi, Nidaa Tounès, qui a obtenu 86 sièges. Le gouvernement tunisien, soumis mercredi à un vote de confiance du Parlement, est un cabinet de large coalition regroupant quatre partis dont Nidaa Tounès et Ennahda.

 

AFP