Le Cran dénonce des "ghettos blancs" dans les Conseils généraux
Modifié : 18 mars 2015 à 17h50 par La rédaction
Les Français issus de la diversité sont quasi-absents des conseils généraux, selon une étude du Cran (Conseil représentatif des associations noires), qui dénonce un "ghetto blanc" et demande la mise en place de quotas pour les minorités ethniques.
Selon cette étude publiée à quelques jours du premier tour des élections départementales, la représentation de personnes issues de la diversité (Noirs, Maghrébins et Asiatiques) "est égale à 0% dans 80 départements" de l'Hexagone, souligne le Cran mercredi.
"En d'autres termes, 86% des conseils généraux sont en fait des ghettos blancs", selon Thiaba Bruni, porte-parole du Cran.
Pour mener son enquête, le Cran s'est fondé sur trois éléments : la photo des personnes, leur origine et leur patronyme -- une méthode permettant de contourner l'absence de statistiques ethniques.
Dans les autres conseils généraux, la représentation culmine à 10% en Seine-Saint-Denis. "Au total, la représentation de la diversité dans les conseils généraux se situe en moyenne autour de 0,5%", souligne le Cran.
Selon cette étude, le Front de gauche ne compterait ainsi que 1,67% d'élus issus de la diversité dans les Conseils généraux, contre 1,61% pour l'UDI-Modem, 1% pour le Parti socialiste et 0,11% pour l'UMP.
EELV-les0 Verts et le FN ne compteraient aucun élu de la diversité au niveau des Conseils généraux, selon le Cran.
Rappelant que dans les 50 plus grandes villes françaises, la diversité représente 9,6 % des adjoints (selon une étude précédente du Cran), le Conseil réfute l'"explication paresseuse" disant que "les minorités ethniques ne s'intéressent pas à la politique".
"Les Noirs et les Arabes arrivent à intégrer les conseils municipaux, qui sont le premier degré de la carrière politique, mais ils plafonnent à ce stade, et sont bloqués au-delà", souligne le Cran. "C'est donc exactement à ce niveau que se situe le plafond de verre", selon Thiaba Bruni.
Aussi le Cran appelle-t-il à s'attaquer à la question de la diversité, après celle de la parité, dans les élections à venir.
"Face à cette situation inacceptable, nous tirons la sonnette d'alarme, et exigeons la mise en place d'un quota de 10% pour les minorités ethniques dans la vie politique française", a affirmé Louis-Georges Tin, le président du Cran.