Le président tunisien en visite d'Etat en France pour renforcer la coopération

Publié : 7 avril 2015 à 14h30 par La rédaction

Le président de Tunisie Béji Caïd Essebsi est attendu mardi en France pour une visite d'Etat de deux jours destinée à renforcer la coopération économique et sécuritaire entre les deux pays amis dont les relations sont parfois compliquées depuis la révolution tunisienne.

 

M. Caïd Essebsi, premier président tunisien élu démocratiquement, sera reçu à l'Hôtel des Invalides par le chef de l'Etat français François Hollande, avant un entretien et une cérémonie de signature d'accords, indique la présidence tunisienne sans préciser la nature de ceux-ci.

 

Il s'exprimera ensuite devant le Sénat et sera reçu le lendemain à déjeuner par le Premier ministre, Manuel Valls.

 

Le président tunisien, qui sera par ailleurs fait docteur honoris causa à l'université de la Sorbonne, où il a effectué ses études, sera reçu le lendemain à déjeuner par le Premier ministre, Manuel Valls.

 

La coopération en matière de sécurité et de défense sera largement évoquée lors cette visite, qui intervient après la participation de M. Hollande à une marche à Tunis "contre le terrorisme", selon l'entourage du président français.

 

"La Tunisie ne demande rien à personne, mais elle accepte toute sorte de soutien et de solidarité de ses amis et des pays frères (...) afin qu'elle dépasse cette période délicate", a souligné M. Caïd Essebsi à la chaîne d'informations France 24.

 

Selon son chef de la diplomatie Taïeb Baccouche, des négociations sont en cours avec la France et les Emirats arabes unis pour l'acquisition d'armes, alors que la Tunisie est confrontée à des jihadistes armés à sa frontière avec l'Algérie et regarde d'un oeil inquiet son voisin libyen basculer dans le chaos.

 

La France est le premier partenaire commercial de la Tunisie et son premier investisseur extérieur. Quelque 1.300 entreprises françaises employant plus de 125.000 personnes sont implantées en Tunisie. Elle est aussi le premier pays pourvoyeur de touristes et le premier bailleur de fonds bilatéral.

 

En juillet 2013, dans les soubresauts de la période post Ben Ali, François Hollande avait exprimé sa confiance dans le processus de transition démocratique engagé, devant l'Assemblée nationale constituante tunisienne.

 

Il y était revenu en février 2014, à l'occasion de l'adoption de la nouvelle Constitution.

 

Plus récemment, le chef de l'Etat français s'est joint le 29 mars à la grande marche contre le terrorisme organisée à Tunis après l'attentat meurtrier du 18 mars au musée du Bardo, qui a fait 22 morts, dont quatre touristes Français.

 

La coopération entre les deux pays en matière de sécurité et de défense devrait être largement évoquée lors de la visite de M. Essebsi à Paris.

 

Après l'attentat du Bardo, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait offert une coopération technique aux Tunisiens (moyens d'enquête, recueil d'informations, analyse d'échantillon).

 

La France pourrait désormais s'engager dans des actions "plus complètes" pour renforcer notamment la protection de la frontière avec la Libye.

 

La finalisation d'un accord de conversion de la dette tunisienne portant sur 60 millions d'euros devrait également être sur la table. Paris souligne l'importance de préserver la fiabilité de la signature de la Tunisie et de permettre à ce pays pionnier du Printemps arabe de conduire les nécessaires réformes économiques et sociales.

 

Lors de sa visite en 2013, le président français avait notamment annoncé son intention de convertir 60 millions d'euros de dettes tunisiennes en investissements. Selon l'Elysée, un accord en ce sens doit être finalisé lors de la visite de M. Caïd Essebsi.

 

Enfin, la Tunisie attend l'appui de la France pour approfondir, par le biais du "statut avancé", son partenariat avec l'Union Européenne (UE) et obtenir à terme la suppression du régime des visas.

 

Avec AFP