Les députés appouvent l'accord judiciaire controversé destiné à réconcilier Paris et Rabat

Modifié : 24 juin 2015 à 14h39 par La rédaction

Les députés français ont approuvé mardi un protocole d'entraide judiciaire franco-marocain, dont la signature en début d'année a mis fin à un an de brouille diplomatique entre Paris et Rabat

 

Le texte, qui ne pouvait être amendé par les députés, a été approuvé à la fois par les élus de la majorité socialiste et par l'opposition de droite.

 

Dans les rangs de cette dernière, Luc Chatel, qui préside à l'Assemblée nationale un groupe d'amitié France-Maroc, s'est félicité que l'accord "mette fin à un mauvais feuilleton mal vécu au Maroc", proche allié de Paris dans la région.

 

Seuls les élus du Front de gauche et les écologistes ont voté contre, dénonçant selon l'ancienne ministre verte Cécile Duflot, "une petite abdication judiciaire" pour "des calculs diplomatiques".

 

La querelle entre Paris et Rabat avait débuté avec la suspension par le Maroc de toute coopération judiciaire bilatérale après qu'un juge français avait demandé en février 2014 l'audition du patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi, qui fait l'objet de plaintes à Paris pour "torture". Ces accusations sont rejetées avec indignation par Rabat.

 

En janvier dernier, la signature d'une nouvelle convention judiciaire marquait la fin de la brouille, qui avait mis à mal le "partenariat d'exception" franco-marocain.

 

Plusieurs rencontres diplomatiques, dont un sommet de haut niveau fin mai à Paris en présence du Premier ministre marocain Abdelilah Benkirane, ont scellé depuis la réconciliation.

 

"Le Maroc est un pays ami de la France, un allié contre le terrorisme. La France et le Maroc ont plus que jamais besoin l'un de l'autre", a répété mardi devant les députés la secrétaire d'Etat à la Francophonie Annick Girardin.

 

La nouvelle convention suscite néanmoins les critiques d'organisations de défense des droits de l'Homme et de magistrats, qui y voient un moyen de rendre quasi impossible toute poursuite d'officiels marocains.

 AFP