Mali: nouvelle réunion à Alger envisagée avant la signature de l'accord de paix le 15 mai (ONU)
Publié : 10 mai 2015 à 0h22 par La rédaction
L'ONU tente d'organiser une nouvelle réunion à Alger afin de pousser les parties en conflit au Mali à apaiser la situation sur le terrain avant la signature d'un accord de paix prévue le 15 mai, a indiqué vendredi l'un de ses responsables.
Sur le terrain au Mali, des attaques marquées par des pillages ont été signalées ces dernières 48 heures dans deux localités de la région de Tombouctou (nord-est), où au moins trois civils ont été blessés, selon un élu local et un responsable administratifs.
"Nous sommes en train de faire des efforts (...) pour encourager et pour demander à toutes les parties engagées sur le terrain de cesser le feu impérativement et immédiatement afin de créer les conditions favorables avant la signature le 15 mai", a déclaré Mongi Hamdi, chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), lors d'une conférence de presse à Dakar.
"Donc, nous essayons encore - ce n'est pas encore sûr - nous essayons encore d'organiser cette réunion à Alger. (...) On essaie d'organiser ça ce week-end", a affirmé M. Hamdi à l'issue d'une réunion des chefs de missions et bureaux de l'ONU en Afrique de l'Ouest.
La communauté internationale presse le gouvernement malien, des groupes qui lui sont favorables ainsi que les mouvements rebelles de signer le 15 mai à Bamako "l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali", fruit de huit mois de négociations menées à Alger.
Il a été paraphé à Alger le 1er mars par Bamako et ses alliés, mais non par les groupes rebelles rassemblés au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg).
Mongi Hamdi a indiqué avoir discuté à Nouakchott avec des représentants de la CMA, qui lui avaient fait part le 26 avril de leur intention de parapher l'accord, un engagement "mis en péril" par des combats dans le nord du Mali le 27 avril.
Ce jour-là, des groupes progouvernementaux se sont emparés à Ménaka (nord-est), près de la frontière nigérienne, des positions de la rébellion, qui a répliqué par une série d'attaques.
Avec la nouvelle réunion envisagée à Alger, la médiation tente de "résoudre le problème" posé par ces affrontements meurtriers, mais aussi d'obtenir "une cessation des hostilités immédiatement" et de pousser la CMA "à venir signer l'accord", a indiqué le chef de la Minusma.
Il a redit la possibilité pour certains groupes de signer l'accord de paix après le 15 mai, déjà évoquée mercredi à Bamako à l'issue d'une rencontre entre des représentants de la communauté internationale et le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
La première des deux attaques survenues ces deux derniers jours a eu lieu jeudi à Douékiré (90 km de Tombouctou).
Les assaillants "avaient le drapeau du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, une composante de la CMA) sur leurs véhicules. Ils ont pillé toutes les boutiques. En quittant la ville, ils ont blessé trois jeunes en tirant sur eux", a déclaré un élu local joint vendredi par l'AFP depuis Bamako.
Vendredi, des hommes armés ont fait irruption à Tintelout, près de Douékiré, où il ont saccagé des installations d'une société de téléphonie mobile, et emporté "beaucoup de fûts contenant du carburant" et "plus de dix motos" appartenant à des particuliers, a indiqué l'élu, selon lequel il s'agirait des mêmes assaillants qu'à Douékiré.
Ces informations ont été confirmées par un responsable au gouvernorat de Tombouctou, qui a commenté: "La date du 15 mai approche. Les ennemis de la paix, qui ne veulent pas entendre parler de signature d'accords de paix, terrorisent les populations".
AFP