Migrants: L'examen des demandes d'asile doit être réformé selon Berlin

Publié : 28 août 2015 à 10h15 par La rédaction

Il faut "réformer le système de Dublin" qui organise l'examen des demandes d'asile en Europe, et fixer des "quotas d'accueil" pour chaque Etat membre, ont plaidé le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel et le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier jeudi dans une tribune au Figaro. Une situation dans laquelle "seuls quelques Etats membres assument l'entière responsabilité est aussi peu acceptable qu'un système qui répartit la charge principalement entre les pays qui se trouvent être à la frontière extérieure de l'UE", estiment-ils dans cette tribune qui reprend dix propositions allemandes sur le sujet de migrations. "Nous devons donc réformer le système de Dublin en vigueur", ajoutent les deux responsables sociaux-démocrates, en allusion au règlement européen prévoyant que les demandes d'asile soient examinées dans le pays d'entrée des migrants.En pratique, Berlin a déjà suspendu l'application de ce règlement en annonçant mardi l'arrêt du renvoi des demandeurs d'asile syriens vers leur point d'entrée. MM. Gabriel et Steinmeier plaident aussi pour "des critères contraignants et objectifs pour fixer les quotas d'accueil de tous les Etats membres en fonction de leurs capacités". "La façon dont nous avons réagi jusqu'ici n'est pas à la hauteur des ambitions que l'Europe doit avoir", affirment les deux responsables, qui plaident pour "une politique européenne en matière d'asile". Cela passe par "un code européen unique en matière d'asile" pour garantir "un statut uniforme d'asile, valable dans toute l'Union européenne", mais aussi "une gestion européenne des frontières". Lundi à Berlin, François Hollande et Angela Merkel avaient plaidé pour une réponse "unifiée" de l'Union européenne face aux arrivées de migrants, alors que les Etats membres avancent en ordre dispersé sur cette question. "Nous devons immédiatement venir en aide à nos partenaires européens qui sont actuellement les plus surchargés", affirment les deux responsables allemands, ce qui suppose aussi de "fournir rapidement aux pays de premier accueil un soutien financier et concret". Alors que les naufrages se multiplient au large de l'Europe, ils appellent à agir car "la Méditerranée ne doit pas devenir un immense cimetière de migrants désespérés". "C'est l'héritage humanitaire de l'Europe, voire notre conception européenne de l'Homme, qui est en jeu", martèlent-ils, tout en soulignant la nécessité de "faire de la réadmission un enjeu central de nos relations avec les pays d'origine". Il est enfin nécessaire, selon eux, de "nous accorder dans toute l'UE sur les pays que nous considérons comme pays d'origine sûr". Actuellement, chaque Etat membre fixe sa propre liste, ce qui signifie que les conditions d'asile seront remplies dans un pays et pas dans un autre. AFP