Pour sa rentrée, le Medef presse le gouvernement de poursuivre ses réformes structurelles

Modifié : 26 août 2015 à 17h24 par La rédaction

Le Medef ouvre mercredi sa traditionnelle université d'été, consacrée cette année au thème de la jeunesse, avec la ferme volonté de rappeler au gouvernement la nécessité d'accélérer les réformes en France et de ne pas toucher aux mesures engagées en faveur des entreprises. Environ 5.000 participants sont attendus sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines) pour le rendez-vous annuel de la principale organisation patronale qui doit durer deux jours et dont le slogan est cette année "Formidable jeunesse". "Les jeunes, c'est ceux qui vont créer les trente prochaines années de la France", a souligné dans la matinée le président de l'organisation patronale, Pierre Gattaz, au micro d'Europe 1. "C'est une force de la France, une force unique par rapport aux autres pays. Nous avons des jeunes très créatifs, nous avons des jeunes de la diversité qui sont autant d'ambassadeurs de la mondialisation", a-t-il ajouté. L'événement sera officiellement ouvert par la reine Rania de Jordanie. Parmi les autres invités de marque, le chanteur et homme politique sénégalais Youssou N'Dour est attendu, de même que la première dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara. La présence du gouvernement sera pour sa part réduite, avec la participation de seulement cinq ministres dont celui de l'Economie Emmanuel Macron et celui des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui s'exprimeront jeudi. Avant même d'avoir donné le coup d'envoi de l'événement, M. Gattaz a donné le ton de cette rentrée patronale en appelant l'exécutif à poursuivre les réformes structurelles promises. 
- "Colmater les brèches du bateau France" -
 "On a une accalmie, un début de croissance, mais vous avez des nuages qui s'accumulent en Asie et en Chine", a-t-il déclaré sur Europe 1. "Il faut profiter de ce moment d'accalmie et de ce début de croissance pour colmater les brèches du bateau France et pour écoper l'eau du bateau France", a-t-il estimé. "Il faut absolument continuer toutes les réformes structurelles", a-t-il ajouté, appelant à aller "beaucoup plus loin sur le social, le fiscal et les dépenses publiques". Il a une nouvelle fois plaidé pour une réforme du Code du Travail, trop complexe selon lui. Le patron des patrons s'est par ailleurs dit satisfait des promesses du Premier ministre Manuel Valls, qui a assuré mardi dans une tribune publiée dans les Echos que l'enveloppe du pacte de responsabilité - 41 milliards d'aides aux entreprises et de baisses fiscales entre 2014 et 2017 - "ne sera pas remis(e) en cause", tout en pressant le patronat de "tenir ses engagements". Le patronat était inquiet sur le sort de ce pacte depuis l'adoption fin juillet par le Bureau national du parti socialiste de propositions pour le projet de loi sur le budget 2016 visant à réorienter les aides prévues pour les entreprises vers les ménages et les collectivités. Dans une tribune parue mercredi dans l'Opinion, M. Gattaz a de nouveau appelé à "sanctuariser ce pacte", jugeant qu'il est "un moyen pour faire progresser l'emploi", et assuré avoir tenu ses engagements avec plus d'une vingtaine d'accords de branches déjà signés et d'autres à venir. Il a aussi dit attendre "avec impatience" le modèle de "flexisécurité" à la française promis par M. Valls. Sur France 2 mercredi matin, le PDG d'Engie (ex-GDF Suez), Gérard Mestrallet, attendu à l'université d'été, s'est dit "tout à fait" rassuré par la promesse du Premier ministre concernant le pacte. "La confiance peut revenir, à condition que ce cadre soit maintenu. Changer le cadre, ce serait ruiner la confiance", a-t-il souligné. Signe que la confiance refait son apparition au sein du patronat, un sondage Odoxa-Humanis montre que près de deux tiers des entreprises (64%) se déclarent optimistes sur leur avenir. Toutefois, "l'euphorie n'est pas de mise" et les chefs d'entreprise estiment que 29% du temps de travail de leur structure est consacré à des tâches administratives découlant d'obligations légales, selon l'étude. Autre bémol selon cette enquête, une majorité d'entreprises se disent pas prêtes à l'entrée en vigueur d'échéances sociales telles que la déclaration sociale nominative, les contrats responsables ou le compte pénibilité. Seule la généralisation de la complémentaire santé montre un solde positif, 67% des entreprises se disant prêtes à l'appliquer.  AFP