Syrie: le régime hostile à toute intervention étrangère terrestre contre l'EI

Publié : 10 février 2015 à 13h41 par La rédaction

La Syrie refuse toute intervention de troupes terrestres sur son territoire pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem à Damas.

 

M. Mouallem a indiqué en outre que la Jordanie n'avait pas répondu à une demande syrienne de coordonner les efforts contre l'EI, après l'annonce le 3 février de l'exécution d'un pilote jordanien par le groupe jihadiste.

 

"Il n'y a pas jusqu'à présent de coopération entre la Syrie et la Jordanie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme", a-t-il souligné dans une conférence de presse avec son homologue du Bélarus Vladimir Makeï.

 

"Concernant des informations de presse sur une (éventuelle) entrée de troupes terrestres en Syrie, nous disons clairement que nous ne permettrons aucune violation de la souveraineté syrienne. Nous n'avons pas besoin de ces forces terrestres, l'armée syrienne mène cette mission avec bravoure", selon lui.

 

Le régime syrien de Bachar al-Assad lutte depuis près de quatre ans contre une rébellion qui veut sa chute. Mais le conflit a été éclipsé par la montée en puissance des groupes jihadistes venus de l'étranger comme l'EI qui s'est emparé de larges pans de territoire en Syrie comme en Irak.

 

Une coalition internationale, mise en place par les Etats-Unis, mène des frappes contre l'EI dans ces deux pays voisins. La Jordanie est membre de la coalition et son pilote avait été capturé en décembre après le crash de son avion en Syrie.

 

Plus de 210.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, et près de la moitié de la population a dû prendre la fuite.

 

La guerre a généré d'énormes besoins humanitaires mais M. Mouallem a critiqué "des réticences des donateurs" internationaux. "Le gouvernement syrien contribue à hauteur de plus de 70% des aides" pour les Syriens, a-t-il indiqué accusant les pays qui soutiennent l'opposition de payer des sommes énormes pour l'achat d'armes plutôt que pour les aides.

 

Les Etats-Unis, attaqués par le régime pour leur soutien aux rebelles, est le principal contributeur aux agences de l'ONU, notamment le Programme alimentaire mondial (PAM).

 

L'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura est arrivé lundi en fin d'après-midi à Damas, selon un vidéaste de l'AFP, pour évoquer son plan visant à "geler" les combats à Alep (nord) afin de laisser passer l'aide humanitaire. M. Mouallem a indiqué que Damas était "prêt à l'écouter".

 

Avant la conférence de presse de M. Mouallem, le président Bachar al-Assad avait affirmé lors d'un entretien avec le ministre bélarusse que les pays "indépendants" devaient unir leurs forces face aux Occidentaux "pour préserver leur souveraineté et empêcher toute ingérence étrangère dans leurs affaires intérieures", a indiqué l'agence officielle Sana.

 

AFP