Yémen: les loyalistes gagnent du terrain dans le sud
Publié : 4 août 2015 à 16h48 par La rédaction
Les forces loyalistes ont repris aux rebelles chiites Houthis la base aérienne stratégique d'Al-Anad, élargissant ainsi leurs gains territoriaux dans le sud du Yémen après avoir reconquis la grande ville d'Aden.
La base est tombée à l'issue d'une offensive fulgurante lancée avec le soutien aérien et matériel de la coalition conduite par l'Arabie saoudite, a annoncé mardi le ministère yéménite de la Défense.
L'importance de la base tient au fait qu'elle commande la principale route reliant Aden au nord. En la contrôlant, les loyalistes peuvent couper la route des approvisionnements des Houthis et envisager d'avancer en direction de la grande ville du sud-ouest, Taëz.
Dans un communiqué, le ministère a salué cette opération comme une "victoire" et réaffirmé la volonté des forces armées loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, exilé en Arabie saoudite, ainsi que des forces de la résistance "à rétablir la légalité sur l'ensemble du Yémen".
Les forces loyalistes ont pris dans la nuit le contrôle des bâtiments et des entrepôts de la vaste base de 15 km2 située à une soixantaine de km au nord d'Aden, ont indiqué des sources militaires.
Elles ont lancé ensuite, selon les mêmes sources, une vaste opération de ratissage à la recherche d'éventuelles poches de résistance des rebelles.
L'offensive lancée lundi par les forces loyalistes, équipées de matériel militaire de la coalition conduite par l'Arabie saoudite et soutenues par son aviation, a donné lieu à de violents combats avec les rebelles retranchés dans la base.
Quelque 70 Houthis ont été tués durant les combats et 10 autres capturés, ont indiqué des sources loyalistes en ajoutant avoir perdu 24 hommes et eu 23 blessés.
Après avoir repris le contrôle de la base aérienne, les forces loyalistes ont progressé mardi vers le camp militaire de Labouza, situé à 10 km au nord de la base d'Al-Anad. De violents combats ont éclaté entre ces forces et des rebelles qui tiennent ce camp, selon des sources militaires.
L'offensive d'Al-Anad a coïncidé avec le débarquement de centaines de combattants de la coalition arabe, en majorité des soldats venus des Emirats arabes unis, pour sécuriser la ville d'Aden.
Privés d'eau, d'électricité et de services de base, les habitants d'Aden continuent également de souffrir des armes et de charges explosives posées par les rebelles chiites dans la ville.
Selon des sources médicales, au moins 18 civils ont péri et des dizaines d'autres ont été blessés en l'espace de 24 heures à cause de ces explosifs.
La plupart des victimes ont été tuées dans les quartiers nord de la ville, notamment à Dar Saad et ses environs qui ont été le théâtre de violents combats avant la reprise de la ville à la mi-juillet, selon ces mêmes sources.
Après le revers subi à Aden, le chef des rebelles, Abdelmalek al-Houthi, a reconnu tièdement la perte de la ville, tout en gardant un ton de défiance à l'égard de la coalition, notamment de l'Arabie saoudite.
Il a toutefois laissé la porte ouverte à une solution politique du conflit qui dure depuis mars et qui a fait près de 4.000 morts selon l'ONU.
Le conflit a contraint quelque 100.000 personnes à quitter le pays, a indiqué mardi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Originaires en majorité des pays de la Corne de l'Afrique, ces peronnes sont arrivées en Somalie, à Djibouti et en Ethiopie.
Selon cet organisme, le conflit a fait 1.916 morts parmi les civils et 4.186 blessés.
Le HCR a en outre déploré n'avoir reçueilli que 23% d'une aide de 105,6 millions de dollars demandée pour assister 1,2 million de déplacés et 250.000 réfugiés à l'intérieur du Yémen.
L'Arabie saoudite a pris le 26 mars la tête d'une coalition arabe qui mène une campagne de frappes aériennes contre les rebelles, soutenus par l'Iran.
Partis de Saada, leur fief dans le nord, les Houthis, aidés par les unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont lancé l'an dernier une offensive qui leur a permis de prendre le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes territoires du nord, du centre et de l'ouest du pays.
AFP