Conflit en Syrie: efforts et échecs internationaux (REPERES)

Le Conseil de sécurité de l'ONU a soutenu lundi pour la première fois à l'unanimité un nouveau plan pour la paix en Syrie, ensanglantée par plus de quatre ans de guerre.

 

De nombreuses initiatives ont déjà été prises sur le plan international sur la Syrie, mais les tentatives de règlement du conflit ont à ce jour échoué et aucun projet de trêve n'a encore réussi à faire taire les armes.

 

- INITIATIVES ARABES -

 

- 2 nov 2011: La Ligue arabe fait part d'un accord avec la Syrie sur un plan (arrêt des violences, libération des détenus, retrait de l'armée des villes et libre circulation d'observateurs arabes et de la presse).

 

Mais aucune des clauses n'est respectée, et dans les semaines qui suivent, la Ligue suspend la participation de la Syrie, puis adopte des sanctions d'une ampleur inédite contre l'un de ses membres.

 

Les Etats-Unis et l'Union européenne avaient dès avril pris des sanctions, renforcées depuis, contre le régime et ses dignitaires.

 

- 22 jan 2012: Nouvelle initiative des chefs de la diplomatie arabes prévoyant un transfert des pouvoirs d'Assad à son vice-président.

 

Le 24 janvier, le régime ferme la porte à toute solution arabe et se dit déterminé à en finir avec la révolte populaire réprimée dans le sang.

 

- CONFERENCES DES "AMIS DE LA SYRIE" -

 

- 24 fév 2012: Première rencontre du groupe des "Amis de la Syrie", boycottée par Moscou et Pékin. De nombreuses réunions de ces pays soutenant l'opposition, dont les Etats-Unis, la France ou la Grande-Bretagne, seront organisées.

 

- PLAN ANNAN -

 

- 12 avr 2012: Un cessez-le feu, prévu par le plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, entre en vigueur, mais la trêve vole en éclats au bout de quelques heures.

 

Les 14 et 21 avril, deux résolutions du Conseil de sécurité autorisent le déploiement de 30 puis de 300 observateurs.

 

Mais le 16 juin, le chef des observateurs de l'ONU annonce "la suspension" de leur mission en raison de l'"intensification de la violence".

 

- GENEVE I -

 

- 30 juin 2012: A Genève, le Groupe d'action (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Royaume-Uni ainsi que la Turquie et des pays arabes) s'accorde sur les principes d'une transition, avant de diverger sur son interprétation.

 

Washington estime que l'accord ouvre la voie à l'ère "post-Assad", Moscou et Pékin réaffirment qu'il revient aux Syriens de déterminer leur avenir. L'accord ne sera jamais appliqué.

 

- ACCORD AMERICANO-RUSSE SUR LES ARMES CHIMIQUES -

 

- 14 sept 2013: Les Etats-Unis et la Russie concluent à Genève un accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien. L'accord écarte in extremis la menace d'une frappe américaine, brandie après une attaque chimique attribuée au régime.

 

Mais l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a conclu que, depuis, du gaz de chlore avait été "systématiquement" utilisé dans le conflit.

 

- GENEVE II -

 

- 22-31 jan 2014: Des négociations en Suisse dans le cadre de la conférence Genève II entre opposition et régime, lancés sous la pression des Etats-Unis, alliés de l'opposition, et de la Russie, soutien du régime, s'achèvent sans résultat concret.

 

Le 15 février, le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, qui avait remplacé Kofi Annan, met fin aux discussions dans l'impasse à Genève.

 

Le 13 mai, Lakhdar Brahimi démissionne à son tour après plus de 20 mois d'efforts infructueux.

 

- 4E VETO RUSSO-CHINOIS -

 

- 22 mai 2014: La Russie et la Chine mettent leur veto à un projet de résolution français à l'ONU qui prévoyait de saisir la Cour pénale internationale (CPI) des crimes commis par les deux camps. Il s'agit du 4e blocage par les deux pays de résolutions occidentales depuis le début du conflit.

 

AFP