"Fichage" à Béziers: Ménard entendu pendant plus d'une heure par la police

Modifié : 6 mai 2015 à 15h53 par La rédaction

RADIO ORIENT

Le maire de Béziers élu avec le soutien du FN Robert Ménard, visé depuis mardi par une enquête après avoir évoqué un décompte des élèves musulmans, a été entendu mercredi pendant plus d'une heure dans les locaux de la PJ de Montpellier.

 

Selon une source proche de l'enquête, l'entretien s'est bien passé et Robert Ménard s'est montré coopératif.

 

L'élu était arrivé discrètement par l'entrée de service à 09H40 à l'hôtel de police dans une voiture de la mairie. Il en est ressorti à 11H00, sans faire de déclaration à la presse.

 

Cette convocation devant le commissaire Eric Bertrand, chef de la division économique et financière de la PJ montpelliéraine, a suivi l'ouverture mardi par le procureur de Béziers d'une enquête préliminaire pour "tenue illégale de fichiers en raison de l'origine ethnique", à la suite de ses déclarations dans l'émission Mots Croisés de France 2 lundi soir.

 

Dès mardi, une perquisition avait été effectuée pendant plusieurs heures dans les bureaux de la mairie, ne donnant lieu à aucune saisie. Les quatre policiers, spécialistes en informatique qui ont scruté les ordinateurs, n'ont trouvé aucune trace de fichiers ou de fichiers effacés récemment, a précisé une source proche de l'enquête.

 

Il y a "64,6%" d'élèves de confession musulmane dans les école publiques de Béziers", avait déclaré M. Ménard sur France 2. "Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de le dire, le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n'ai pas le droit de le faire. Pardon de le dire, les prénoms disent les confessions. Dire l'inverse, c'est nier l'évidence", avait-il ajouté.

 

La Commission nationale informatique et liberté (CNIL) et le Défenseurs des droits ont été saisis. Cette initiative de comptage a été condamnée jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. François Hollande, depuis Ryad, a évoqué un procédé "contraire à toutes les valeurs de la République", et Manuel Valls a lancé "Honte au maire" sur Twitter.

 

- "Menteur ou fasciste" -

 

Face aux violentes critiques, Robert Ménard a tenté mardi après midi de déminer l'affaire. "Il n'y a pas de fichage des élèves à Béziers (...) et il n'y en aura jamais", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse.

 

Pour lui, cette polémique a cependant au moins eu le mérite de "relancer le débat sur les statistiques ethniques". "On en a besoin de ces statistiques. En 2009, Manuel Valls il était pour. Maintenant il est contre", a-t-il rappelé, demandant au Premier ministre de faire voter la loi qu'il avait proposé de présenter alors qu'il était député-maire d'Evry.

 

Un tel décompte, "c'est infâme. Ou il est un menteur, ou il est encore plus fasciste qu'on ne pouvait l'imaginer. Surtout, il utilise des systèmes qui sont totalement condamnés par la République", a réagi le président PS de l'Assemblée Nationale Claude Bartolone sur France Info.

 

 

Le maire UMP de Tourcoing (Nord), Gérald Darmanin, a, lui, réclamé sur France Inter la suspension de M. Ménard si le fichage d'élèves était avéré.

 

AFP