Hollande joue la carte jeune pour le troisième anniversaire de son élection
Publié : 6 mai 2015 à 14h35 par La rédaction
Pour fêter le troisième anniversaire de son élection, François Hollande joue mercredi la carte de la jeunesse qui fut au coeur de sa campagne victorieuse en 2012 et dont il a fait le fil rouge de son quinquennat avec plus ou moins de bonheur.
A 17h00, le chef de l'Etat retrouvera ainsi huit jeunes de 20 à 25 - quatre hommes et quatre femmes de profils divers - pour un débat au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Une rencontre qu'il doit conclure par une intervention où il devrait une nouvelle fois remettre en perspective ses trois premières années de mandat.
La rencontre a des airs de déjà vu, quelques semaines après sa rencontre avec des lycéens de Thiais le 19 avril sur le plateau de l'émission Le Supplément de Canal plus.
Etudes, emploi, engagement associatif devraient être au coeur de ce nouveau dialogue avec la jeunesse, dont 28% avait voté pour lui le 6 mai 2012.
Depuis plusieurs semaines, le chef de l'Etat laboure à nouveau ce terrain avec assiduité et nombre de ses derniers déplacements ont été consacrés à cette thématique.
Le 27 avril, il annonçait à Alençon la création en métropole de sept centres du "service militaire volontaire", dispositif d'insertion professionnelle de jeunes en grande difficulté largement inspiré d'un modèle développé depuis des décennies en outre-mer.
Le 30, il avait choisi deux lycées de Brest pour détailler des mesures permettant aux entreprises de moins de 11 salariés d'embaucher des apprentis mineurs, sans rien débourser - ni cotisations, ni salaire - pendant un an.
Mais malgré une multiplicité de dispositifs (garantie jeunes, service civique, contrats aidés, prime d'activité), l'action du gouvernement en faveur de l'emploi des jeunes connaît des résultats en dents de scie.
Contrairement aux mois précédents, le nombre de jeunes sans aucune activité s'est fortement dégradée en mars (+1% par rapport à février), la hausse atteignant +1,5% sur un an.
François Hollande entre ainsi dans la dernière ligne droite de son quinquennat avec un bilan plombé par un chômage massif, qui a globalement franchi la barre record de 3,5 millions de demandeurs d'emploi le mois dernier.
Une situation de mauvais augure pour 2017, alors qu'il a conditionné sa candidature à l'inversion de cette courbe ascendante.
La veille de cette journée anniversaire, quelque 200 Hollandais - ministres, parlementaires, militants - se sont réunis mardi soir à l'Assemblée nationale pour entamer l'indispensable "travail de reconquête", alors que le président de la République stagne toujours à des niveaux historiquement bas dans les sondages.
Selon une enquête CSA publiée samedi, 81% des Français jugent négatif le bilan des trois ans de François Hollande à l'Elysée.
A droite comme à gauche, l'anniversaire a pour beaucoup un goût amer. "Echec social, financier et politique", tranchait d'ores et déjà mardi Pierre Laurent (PCF). "Bilan économique et social calamiteux", estimait le FN.
"Trois années de tromperies. Quel triste anniversaire!" lance pour sa part le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, dans une interview au Figaro, estimant que "l'échec le plus flagrant" de son rival est "celui du chômage".
Le numéro un du PS Jean-Christophe Cambadélis considère au contraire que François Hollande, malgré "les déficits financiers et industriels laissés par son prédécesseur", a réussi à "protéger la France et les Français".
Sur le front de la lutte anti-terroriste, la gestion par le chef de l'Etat des attentats meurtriers de début janvier (17 morts) a de fait été unanimement saluée. Sur la scène internationale, M. Hollande peut également se féliciter de la série de succès pour le Rafale, après le 3e contrat de vente signé avec le Qatar (24 appareils), après l'Egypte (24) et l'Inde (36).
Avec AFP