COP21 : Les principaux points du projet d'accord sur le climat de Paris
Publié : 12 décembre 2015 à 19h58 par La rédaction
Le texte propose de limiter la hausse de la température "bien en deçà de 2°C" et de "poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C".L'objectif du 2°C par rapport à l'ère préindustrielle avait été acté en 2009 à Copenhague, ce qui impose de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES) en prenant des mesures d'économies d'énergie, en investissant dans les énergies renouvelables, en reboisant les forêts...De nombreux pays, notamment les Etats insulaires menacés par la montée du niveau de la mer, mettent en avant qu'ils sont en danger dès + 1,5°C.
COMMENT Y ARRIVER?
Sur 195 pays, 186 ont annoncé des mesures pour limiter ou réduire leurs émissions de GES à horizon 2025/2030. Mais même si elles étaient respectées, la hausse du mercure serait ramenée à environ 3°C.Pour atteindre l'objectif "bien en-deçà de 2°C", le texte propose "un pic des émissions de GES le plus tôt possible" et "d'entreprendre des réductions rapides ensuite (...) afin de parvenir à un équilibre entre émissions" dues aux activités humaines et celles "absorbées par les puits de carbone durant la seconde moitié du siècle", une référence possible aux forêts mais aussi à la technique du captage et stockage du CO2.Le texte évite le terme de "neutralité carbone" auquel s'opposaient des grands producteurs mondiaux d'énergies fossiles comme l'Arabie saoudite ou l'Inde.
REVISION A LA HAUSSE DES ENGAGEMENTS
Un des dispositifs clé de l'accord est la mise en place d'un mécanisme de révision des engagements nationaux qui restent volontaires. Elle devra avoir lieu tous les cinq ans et chacune "représentera une progression" par rapport à la précédente.La première révision obligatoire aurait lieu en 2025, après un bilan de l'action collective en 2023.Les ONG jugent ce mécanisme trop tardif pour espérer rester sous les 2°C.Une première discussion sur les actions prises et à prendre est néanmoins prévue en 2018, les pays étant alors seulement invités en 2020 à revoir leurs contributions.
- Pays développés/ en développement: qui fait quoi? -
La convention climat de l'ONU de 1992 a instauré une division stricte entre pays développés/en développement dans le partage des obligations.Les pays industrialisés, Etats-Unis en tête, veulent assouplir cette ligne de partage qu'ils jugent dépassée au vu de l'essor économique des grands émergents, mais des pays comme l'Inde refusent de l'effacer, au nom de leur droit au développement et de la responsabilité historique du Nord dans le dérèglement climatique.En matière de réduction des émissions de GES, cette "différenciation" reste actée: les pays développés "doivent être à la pointe et se doter d'objectifs de réduction d'émissions en valeur absolue", alors que les pays en développement "devraient continuer à améliorer leurs efforts" de lutte contre le réchauffement, "à la lumière de leur situation nationale".
- Aide financière aux pays du Sud -
En 2009, les pays riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour financer les politiques climatiques des pays en développement. Ces derniers exigent ensuite une progression de cette somme et plus de clarté sur les moyens d'y parvenir.Le texte acte que cette somme de 100 milliards de dollars n'est qu'un "plancher", et qu'en 2025, un nouvel objectif chiffré sera posé sur la table.Par ailleurs, les pays développés ne voulaient plus être seuls à payer et demandaient une contribution aux pays comme la Chine, la Corée du sud, Singapour, les riches pays pétroliers...La formule proposée est que "les pays développés doivent apporter des ressources financières pour aider les pays en développement" à s'adapter aux effet du changements et à prendre des mesures pour réduire leurs GES."D'autres parties (pays ou groupe de pays) sont encouragées à apporter un soutien sur une base volontaire".
OLJ/AFP