Jihadisme: près de 250 procédures judiciaires ces derniers mois au Maroc

Modifié : 22 janvier 2015 à 15h18 par La rédaction

RADIO ORIENT

Près de 250 personnes, soupçonnées de lien avec des réseaux jihadistes, ont fait l'objet de procédures judiciaires ces derniers mois au Maroc, a indiqué au Parlement le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, évoquant une "hausse notable" des ralliements.

 

"A l'instar de plusieurs pays", ce phénomène a "connu ces derniers temps une "hausse remarquable" dans le royaume, "au vu des cas nombreux d'interpellation lors des tentatives de ralliement ou de retour des foyers de tension", comme la Syrie et l'Irak, a indiqué M. Ramid, cité par l'agence MAP.

"Dans ce sillage, 242 personnes ont été présentées à la justice", a-t-il relevé, en marge de l'adoption par la chambre des représentants (députés), mercredi soir, d'un projet de loi renforçant la lutte antiterroriste.

 

Présenté en septembre en conseil de gouvernement, ce texte prévoit des peines de cinq à 15 ans de prison, assorties d'amendes. Il incrimine "le ralliement à des groupes terroristes", "l'apologie et l'incitation au terrorisme" ainsi que le "suivi d'entraînements à l'intérieur ou à l'extérieur du Maroc".

 

Rabat, qui a annoncé le démantèlement de plusieurs dizaines de "cellules terroristes" au cours de l'année écoulée, ne masque pas son inquiétude face au phénomène jihadiste. Il craint notamment que ses ressortissants profitent de l'expérience acquise sur le terrain pour perpétrer des attaques à leur retour.

 

L'été dernier, le ministre de l'Intérieur, Mohammed Hassad, avait évoqué une "sérieuse menace terroriste" et le royaume a par la suite instauré un nouveau dispositif de sécurité nommé "Hadar" ("vigilance").

 

Mercredi soir, le ministre de la Justice a rappelé que, selon des chiffres officiels en date du mois de novembre, "1.212" Marocains avaient "gagné les foyers de tension", afin de suivre des entraînements et de combattre au sein de groupes jihadistes, dont le groupe Etat islamique (EI).

 

Selon des médias locaux, ce chiffre dépasse même les 2.000 en incluant les binationaux, qui vivent principalement en Europe.

 

Le mois dernier, une opération conjointe entre Rabat et Madrid avait permis le démantèlement d'un réseau de recrutement de jeunes femmes pour le compte de l'EI, principalement actif dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla et dans la ville marocaine voisine de Fnideq.

 

AFP