La coalition contre le groupe Etat islamique se réunit à Londres
Modifié : 22 janvier 2015 à 15h15 par La rédaction
La coalition contre le groupe Etat islamique (EI) se réunit jeudi à Londres pour faire le point de ses opérations en Irak et Syrie, et évoquer la menace des jihadistes étrangers ravivée après les récents attentats en France.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue britannique Philip Hammond doivent coprésider cette rencontre au manoir de Lancaster House, où sont attendus les ministres des Affaires étrangères de 21 pays, y compris de pays arabes et de la Turquie.
La coalition internationale s'était réunie une première fois à ce niveau en décembre, dans les locaux de l'Otan à Bruxelles.
Jeudi, les discussions porteront cette fois encore sur la campagne militaire contre des cibles de l'EI, ses sources de financement, ses communications stratégiques et sur l'assistance humanitaire à apporter dans la région.
"Il faut avancer sur tous les fronts: militaire mais aussi juridique et en matière de partage des renseignements", a souligné M. Kerry mercredi au moment de monter dans l'avion pour Londres.
"Dix-sept pays ont renforcé leur législation pour agir contre ceux qui veulent se rendre sur les champs de bataille en Syrie ou en Irak. Nous pensons que c'est une bonne chose et on aura l'occasion d'échanger sur ce sujet (à Londres), de comparer les différentes mesures et voir comment on peut mieux les coordonner", a précisé un responsable du département d'Etat américain.
La problématique des combattants étrangers partis rejoindre des groupes jihadistes sera particulièrement étudiée, à la lumière des récentes attaques à Paris.
"Les atrocités commises récemment en France, en Australie, au Nigeria et au Pakistan, plus le chantage répugnant de l'EI sur la vie de deux otages japonais ne font que renforcer notre détermination à vaincre cette menace", écrit Philip Hammond dans une tribune du Daily Telegraph jeudi.
- Une menace qui 'se renforce' -
Il y a deux semaines, trois jihadistes ont tué 17 personnes dans plusieurs actions à Paris en se revendiquant d'Al-Qaïda et de l'EI.
Une semaine plus tard, une opération antijihadiste a été menée en Belgique pour déjouer un attentat imminent.
Un rapport de la commission du Conseil de sécurité de l'ONU publié en novembre avait chiffré à 15.000 le nombre de combattants à avoir rejoint des organisations radicales comme l'Etat islamique, en provenance de 80 pays.
Selon un haut responsable américain, les frappes de la coalition commencent cependant à produire un "effet dévastateur sur les combattants étrangers". "Un grand nombre est tué, beaucoup d'entre eux ne rentrent pas à la maison", dit-il.
Pour tarir l'afflux de jihadistes, le Premier ministre britannique David Cameron et son homologue turc Ahmet Davutoglu se sont engagés dès mardi à coopérer sur le partage des listes de passagers empruntant des vols civils entre les deux pays.
La Turquie, qui partage 900 km de frontière avec la Syrie, est régulièrement accusée de traîner des pieds face à la menace jihadiste et de ne pas suffisamment contrôler ses frontières.
Les craintes que de nouvelles attaques puissent viser des pays en guerre contre l'EI, notamment en Europe, restent vives.
"Je suis inquiet car la menace est plus forte et se renforce", a confié à l'AFP l'eurodéputé conservateur français Arnaud Danjean, ancien membre des services de renseignement.
"J'ai peur d'un gros coup d'Al-Qaïda, qui n'a pas renoncé à frapper en Europe. Mais la menace la plus angoissante est celle du terrorisme atomisé car sa détection est très très compliquée", a-t-il continué. "Le problème avec l'Etat islamique est qu'il ne commandite rien mais inspire des actions."
La coalition se retrouve aussi à Londres à quelques heures de l'expiration de l'ultimatum concernant les deux otages japonais menacés d'exécution par le groupe EI si une rançon de 200 millions de dollars ne lui est pas versée.
C'est le montant de l'aide non militaire promise par le Japon aux pays touchés par l'offensive de l'EI. Le pays ne sera pas représenté à la réunion de la coalition mais son ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, était à Londres mercredi pour rencontrer son homologue Philip Hammond.
AFP