La Turquie relance son idée de "zone de sécurité" en Syrie (ministre)

Publié : 17 février 2016 à 16h40 par La rédaction

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La Turquie a une nouvelle fois proposé mercredi de créer une "zone de sécurité" en territoire syrien, en y incluant cette fois la ville d'Azaz, qu'elle bombarde depuis plusieurs jours pour empêcher les combattants kurdes de Syrie d'en prendre le contrôle. "Nous voulons instaurer une zone de sécurité de 10 km à l'intérieur de la Syrie qui inclut Azaz", a déclaré le vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan lors d'un entretien accordé à la chaîne de télévision A-Haber. Depuis samedi, l'artillerie turque vise des positions tenues par les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qui ont profité de l'offensive des forces du régime de Damas dans la province d'Alep (nord), appuyées par les raids aériens russes, pour avancer jusqu'aux alentours d'Azaz. Le gouvernement islamo-conservateur s'est félicité que ces bombardements aient empêché les YPG de prendre le contrôle de la ville, à quelques kilomètres de sa frontière. Lundi, la chancelière allemande Angela Merkel s'était déjà dite favorable, dans une interview au quotidien Stuttgarter Zeitung, à une zone d'exclusion aérienne en Syrie. Réagissant à la proposition allemande, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a indiqué mercredi qu'un feu vert de l'ONU et du gouvernement syrien est indispensable pour mettre en place une "zone d'exclusion aérienne". "Une telle décision ne peut être mise en place sans l'accord de la partie invitante et sans une décision du Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré M. Gatilov à l'agence de presse russe Interfax. La Turquie accuse le Parti de l'union démocratique (PYD, Kurdes de Syrie) et ses milices des YPG d'être des organisations "terroristes" car proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière sur son sol. Ankara milite depuis longtemps pour l'instauration de "zones de sécurité" sur le sol syrien afin d'y accueillir les populations déplacées par la guerre qui fait rage depuis 2011 chez son voisin. Cette idée a jusque-là été rejetée par ses alliés.  Quelque 2,7 millions de Syriens se sont réfugiés sur le sol turc. L'offensive lancée plus tôt ce mois-ci sur Alep a provoqué un nouvel exode de civils vers la Turquie, qui a jusque-là refusé de les accueillir sur son territoire. AFP