Le CFCM, qui a rencontré Sarkozy, veut éviter toute "instrumentalisation"

Modifié : 5 mars 2015 à 14h42 par La rédaction

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Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a prévenu mercredi qu'il entendait participer au débat sur l'islam "avec l'ensemble de la classe politique", en évitant "toute instrumentalisation", au lendemain d'une rencontre avec le président de l'UMP Nicolas Sarkozy.

Le CFCM, considéré par l'Etat depuis 2003 comme l'instance représentative de l'islam en France, assure dans un communiqué apporter "toute sa contribution au débat national que le gouvernement a lancé" la semaine dernière, avec l'annonce de la mise en place avant l'été d'une nouvelle "instance de dialogue".

Cette structure, aux contours encore flous, devrait rassembler des acteurs plus divers que le seul CFCM -- associations, intellectuels ou imams, que les préfets devront identifier d'ici l'été. Le CFCM estime de son côté qu'il gardera un "rôle pivot" dans cette nouvelle instance.

"Ce débat doit être mené avec sérénité avec l'ensemble de la classe politique, en évitant tout amalgame et toute instrumentalisation", souligne le Conseil dans ce texte signé par son président, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris.

Les membres du bureau, ainsi que les responsables de deux grandes mosquées indépendantes (Lyon et Evry) et ceux de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans), ont rencontré mardi le président de l'UMP.

Les échanges ont été qualifiés de "francs et constructifs" par le CFCM, créé alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur. L'ancien chef de l'Etat a de son côté dit son souhait de voir adopter un "texte commun" UMP-CFCM sur divers sujets touchant à l'islam, lors d'une journée qui devrait être organisée par son parti en avril.

Interrogé mercredi par l'AFP, un membre du bureau du CFCM, Abdallah Zekri, a jugé "prématuré" l'évocation d'un tel "texte commun", relevant pour l'heure des divergences de vue.

"L'UMP commence déjà à parler d'une nouvelle loi sur le foulard à l'université, je ne suis pas d'accord. De même, Nicolas Sarkozy dit préférer l'assimilation à l'intégration, mais c'est un faux problème: nous sommes à la quatrième génération de jeunes, ils sont pleinement Français et ils sont musulmans, mais ils ne vont pas devenir judéo-chrétiens", souligne ce conseiller du recteur de la Mosquée de Paris.

  AFP