Liban / Réactions Politiques et religieux sâ??insurgent contre le mutisme international face aux exactions israéliennes contre Al-Aqsa

Modifié : 15 septembre 2015 à 16h07 par La rédaction

RADIO ORIENT

Hariri, Geagea, le Hezbollah et Deriane qualifient les événements de complot contre les lieux sacrés musulmans et chrétiens.

 

Suite aux violents heurts qui ont eu lieu sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem et qui ont opposé dimanche dernier des palestiniens aux forces de l'ordre israéliennes, les réactions en cascade n'ont pas tardées à émaner hier des divers personnalités qui composent l'échiquier politique local. Il faut noter que pour la première fois les forces israéliennes ont expulsé fois la garde jordanienne positionnée sur ce site sacré.  Pour l'ancien Premier ministre Saad Hariri, "la profanation de l'esplanade des mosquées est une action préméditée par Israël " dans le but évident de "changer l'identité arabe de Jérusalem et de la transformer en ville juive". Et d'affirmer que "le silence du monde face à ces événements est une manière d'entériner la participation de l'Etat d'Israël dans ces crimes commis contre le peuple palestinien". Il s'est également attardé sur le "silence de la communauté internationale et de l'Organisation des Nations-Unies face à ces crimes qui se perpétuent" et s'est demandé si "ce silence concernant les crimes commis contre les palestiniens n'est que l'autre face du silence auxquelles font face les souffrances du peuple syrien". Pour M. Hariri, les Arabes sont responsables "avant les autres" de ce qui se passe dans les territoires occupés.  La député Bahia Hariri a pour sa part fermement dénoncé "les exactions israéliennes contre la Mosquée d'Al-Aqsa", tout en appelant à la "multiplication des efforts arabes et internationaux pour parvenir à une position unifiée ayant pour conséquence de mettre un terme aux agissements israéliens". Et de rappeler que "Jérusalem est une cause et sa protection relève d'un devoir international".  De son côté, l'uléma Ali Fadlallah s'est dit "surpris du mutisme de la communauté musulmane et arabe face aux exactions de l'ennemi sioniste". Pour lui "dénoncer ne suffit plus", et le monde arabo-musulman a une part de responsabilité dans la préservation de ses lieux saints.  Geagea: le silence de la communauté internationale est inadmissible  Dans un commentaire posté sur son compte Twitter et concernant la situation qui prévaut actuellement dans les Territoires occupés, le président des Forces libanaises Samir Geagea a estimé qu'il est devenu "inadmissible que la communauté internationale observe le silence face aux violations israéliennes répétées contre les lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem".  "Où se trouve la communauté internationale lorsqu'il s'agit de protéger un droit humain de base, en l'occurrence le droit à la liberté de croyance? ", s'est-il ainsi demandé. Et d'ajouter qu'il est "évident que le fait d'avoir hissé le drapeau palestinien à l'Onu a provoqué l'ire d'Israël parce que ce symbole représente un pas vers la reconnaissance de l'Etat palestinien". Il a en outre assuré "le soutien du Liban au président palestinien Mahmoud Abbas et au peuple palestinien dans leur quête vers la reconnaissance de leur Etat".  Toujours sur Twitter, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt s'est demandé si "la prise d'assaut de l'esplanade des mosquées par les fondamentalistes juifs et le fait qu'ils aient chassé les gardes jordaniens est un prélude à la profanation puis à la division" de ce lieu saint. Et d'ajouter qu'"au milieu du chaos qui secoue la région arabe, la cause palestinienne semble avoir été reléguée aux oubliettes".  Quant au chef du Parti démocratique Talal Arslane, il a affirmé que" c'est le gouvernement israélien qui couvre les agressions" perpétrées contre l'esplanade des Mosquées. Il a aussi appelé la communauté internationale à réagir sans plus attendre "en faisant immédiatement pression sur Israël".  Le cheikh akl Naïm Hassan est allé dans le même sens en appelant à "briser le silence" qu'observe le monde face aux exactions de l'Etat juif.  Le mufti de la République Abdellatif Deriane a quant à lui qualifié l'attaque contre l'esplanade des Mosquées de "terrorisme exercé contre les musulmans (...) et une violation grave de leurs lieux saints et de qu'ils représentent pour eux".  Par ailleurs le Hezbollah a appelé dans un communiqué à "la plus grande campagne de solidarité arabe, musulmane et internationale possible". Cette attaque "démontre l'ampleur du complot qui se trame contre la mosquée Al-Aqsa et qui consiste à le diviser d'abord puis à le détruire ensuite". Toutes ces tentatives ont lieu alors qu'aucune réaction ne fuse du côté des gouvernants arabes (...) dans ce qui peut être interprété comme une validation pleine et entière du plan sioniste, voire carrément une franche complicité". Et d'ajouter qu'à l'aune de l'inaction internationale, "la mosquée Al-Aqsa est en grand danger".  Le parti Amal a abondé dans le sens en soulignant que "l'action d'un troupeau de colons guide par le ministre israélien de l'agriculture n'est guère surprenante". "Nous la qualifions de daëchisme sioniste qui se déroule sous couverture officielle gouvernementale (...) dans le cadre de la mise en application d'un plan tendant à diviser de manière spatiale la mosquée d'Al-Aqsa et à pousser à l'exode les palestiniens tout en encerclant la ville sainte de colonies", a ainsi indiqué le communiqué publié par le mouvement Amal. Et de renchérir: "Ce crime contre l'humanité s'accompagne d'exactions contre les écoles chrétiennes avec comme conséquence la déscolarisation de plus de trente mille élèves".

 

L'Orient Le Jour