Réfugiés syriens : Paris exhorte le Liban à réactiver ses institutions pour débloquer une aide

Modifié : 24 mars 2015 à 16h48 par La rédaction

RADIO ORIENT

Une responsable française en visite à Beyrouth a lié lundi le déblocage d'une aide de 166 millions d'euros au Liban, destinée à la gestion des réfugiés syriens, à l'élection d'un président et la réactivation des institutions de l'Etat.

 

Le poste de chef de l'Etat est vacant depuis dix mois en raison des divisions entre les principaux camps politiques et une 20e tentative du Parlement de l'élire a échoué le 11 mars.

 

Lors d'une conférence de presse au terme d'une visite auLiban, la secrétaire d'Etat à la Francophonie et au Développement Annick Girardin a déclaré être venue pour "réaffirmer la solidarité de la France (...) dans l'épreuve que connaît aujourd'hui le Liban et qui est liée à l'accueil de réfugies syriens".

 

Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés syriens qui ont fui la guerre dans leur pays.

 

Il y a "166 millions d'euros en attente que le Liban retrouve une normalisation institutionnelle suffisante", a-t-elle dit, citant notamment "l'élection d'un président de la République qui doit intervenir très très vite".

 

L'ambassadeur de France, Patrice Paoli, a expliqué que les 166 M EUR portaient sur plusieurs projets, dont "la construction d'écoles, l'assainissement des eaux, un projet de prêts bancaires pour les entreprises libanaises sur les énergies renouvelables".

 

Cette aide "a été reportée de 2014 à 2015 et nous n'allons pas pouvoir garantir ce financement au-delà de juin si des réponses ne sont pas apportées en terme institutionnel", a-t-il dit. "L'élection présidentielle n'est qu'un élément (...). Il y a un certain nombre de blocages institutionnels qui doivent être (aussi) levés pour que cette somme ne puisse pas être perdue".

 

Un responsable à l'ambassade a expliqué que les 166 M EUR étaient en fait "des projets de prêts bonifiés. Et ces projets ont besoin d'être ratifiés par plusieurs ministères, par le conseil des ministres et le Parlement. Avec la crise actuelle des institutions, avec en tête l'absence d'un président, il y a un ralentissement des décisions et souvent des blocages".

 

Mais Mme Girardin a souligné que d'autres projets d'aide aux réfugiés étaient quand même réalisés, en coordination avec des ONG ou dans le cadre du financement de l'Union européenne.

 

AFP