Saad Hariri : « Nous nâ??accepterons pas que le Hezbollah soit couvert par lâ??Ã?tat libanais»

Publié : 15 novembre 2013 à 16h12 par La rédaction

RADIO ORIENT

En réponse au discours du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, l'ancien Premier ministre Saad Hariri a publié un communiqué, critiquant « un ensemble de positions sans aucun lien avec la réalité », exprimées par le leader chiite.

 

 

Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, allié indéfectible du pouvoir à Damas, a affirmé jeudi que son puissant parti armé poursuivrait son combat contre les rebelles aux côtés de l'armée de Bachar al-Assad.

 

"Nous avons dit à plusieurs occasions que la présence de nos combattants sur le sol syrien vise à défendre (...) la Syrie qui soutient la résistance (contre Israël). Tant que cette raison existe, notre présence là-bas est justifiée", a affirmé le dirigeant chiite, apparu en public pour le deuxième jour consécutif, devant des centaines de milliers de personnes à l'occasion de la cérémonie religieuse de l'Achoura près de Beyrouth.

 

"Ceux qui parlent de notre retrait de Syrie comme condition pour former un gouvernement au Liban, savent bien qu'il s'agit d'une condition irréalisable", a martelé le chef du parti.

 

"Nous ne négocions pas l'existence de la Syrie, celle du Liban (...)pour une poignée de portefeuilles", a-t-il ajouté, alors que le Liban  est sans gouvernement en raison des divisions politiques entre le camp du Hezbollah et celui de ses rivaux au sujet de la guerre en Syrie.

 

En réaction à ces déclarations,  l'ancien Premier ministre Saad Hariri a publié un communiqué dans lequel il critique « un ensemble de positions sans aucun lien avec la réalité » .

 

« Ces idées illusoires ont été construites dans le but de couvrir la raison substantielle derrière le blocage de la formation du gouvernement, qui fait de l'Etat l'otage de politiques erronées, puisqu'elles tendent à ériger le parti en wali (faqih) de la République ».

 

L'ancien Premier ministre a estimé qu'en « renvoyant la responsabilité du blocage ministériel à l'Arabie saoudite, Hassan Nasrallah entretient l'illusion que c'est le royaume qui nous a demandés de retarder la formation du gouvernement en attendant le changement de la situation en Syrie ». Enumérant dans ce cadre les principales positions exprimées par le secrétaire général du Hezbollah, le député est revenu notamment sur l'insistance de ce dernier sur l'impossibilité d'un changement en Syrie et d'une victoire du 14 Mars, s'en prenant par ailleurs, « avec une virulence sans précédant à l'Arabie Saoudite et à son rôle, qui aurait demandé de retarder la formation du gouvernement en attendant la fin des négociations sur le nucléaire, selon des informations soi-disant sûres ».

 

« De deux choses l'une : soit Hassan Nasrallah est prisonnier d'un cercle d'illusions et d'informations montées de toutes pièces, soit il est adepte de la pratique qui consiste à jeter de la poudre aux yeux et à occulter la raison substantielle de la crise du gouvernement, que nous avons maintes et maintes fois répétée : nous ne serons pas les partenaires du Hezbollah dans un gouvernement qui légitime sa participation aux combats contre le peuple syrien, ou couvre son éloignement de l'unanimité nationale qui avait été concrétisée par la déclaration de Baabda ».

 

Saad Hariri a fait remarquer à cet égard que le numéro un du Hezbollah « n'a pas évoqué ce point, ni de près ni de loin, puisqu'il s'estime être au-delà de tout débat et de tout examen, étant un état de fait politique et militaire imposé à tous les Libanais, à commencer par le chef de l'Etat jusqu'au Premier ministre désigné, en passant par toutes les forces politiques du pays ». « Et nous serions tenus, selon le Hezbollah, d'entériner ces considérations qu'il tient pour faits en prenant part au prochain gouvernement à ses côtés », a souligné Saad Hariri.

 

« En tout état de cause, le Hezbollah doit comprendre, et il en est capable, que nous ne serons pas partenaires, quelles qu'en soient les circonstances, d'une opération politique qui exonère le Hezbollah des conséquences de sa participation aux combats en Syrie, et de sa violation flagrante de la souveraineté de l'Etat, quand bien même il parviendrait avec l'Iran à couronner Bachar el-Assad président ad vitam aeternam. » Pour l'ancien Premier ministre, « il s'agit là d'une affaire libanaise par excellence, sans lien avec les développements sur le terrain en Syrie, et encore moins avec le mythe des négociations irano-américaines ». « Nous n'accepterons pas que le Hezbollah soit couvert par l'Etat libanais », a-t-il conclu.

 

 

 

Source : AFP/L'Orient Le Jour