Syrie : le Haut-commissaire des droits de l'homme demande la libération des détenus politiques

Modifié : 20 février 2015 à 1h16 par La rédaction

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Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein a instamment demandé jeudi aux autorités syriennes à libérer les détenus militants des droits de l'homme et parfois emprisonnés depuis des années, selon un communiqué publié à Genève."J'appelle le Gouvernement syrien à relâcher immédiatement toutes les personnes emprisonnées pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions et à garantir que les détenus bénéficient d'un respect plein et entier de leurs droits", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein. Leur situation, indique le Haut-commissaire, "est d'autant plus inquiétante que des rapports font état de tortures, d'autres mauvais traitements et de terribles conditions de détention".Les militants, les avocats, le personnel médical et les défenseurs des droits de l'homme ont été particulièrement visés depuis le début du conflit en Syrie, rappelle M. Zeid Ra'ad Al Hussein. Ainsi, 3 membres du Syria Centre for Media and Freedom of Expression, Mazen Darwish, Hani Al-Zaitani et Hussein Ghrer, accusés de terrorisme, sont en détention depuis trois ans. Selon M. Zeid, ils "constituent un cas emblématique".Arrêtés le 12 février 2012, ils ont été portés disparus pendant neuf mois, et le mois dernier, leur procès a été reporté pour la sixième fois, sans qu'une nouvelle date d'audience n'ait été fixée, ajoute le Haut-Commissaire."Les estimations du nombre de personnes détenues à un moment donné ou à un autre en Syrie dans des lieux de détention du gouvernement ou du renseignement, depuis les premières manifestations à Daraa en mars 2011, vont de dizaines de milliers de personnes à des centaines de milliers", a déclaré le Haut-Commissaire. "La détention peut souvent aboutir à des disparitions forcées ou à des détentions arbitraires et prolongées", a-t-il ajouté.De nombreux rapports de l'ONU sur les droits de l'homme ont déjà dénoncé un "schéma général de torture et de mauvais traitements" dans "les centres de détention syriens contrôlés par les services de renseignement, dans les prisons et dans les hôpitaux militaires". "De récents entretiens avec d'anciens détenus dépeignent une situation sinistre dans la branche de la sécurité politique, où les détenus seraient gardés dans des cellules ne mesurant pas plus de 6 mètres sur 7 et pouvant abriter jusqu'à 55 détenus, en l'absence de nourriture ou de soins médicaux appropriés", a ajouté le Haut-Commissaire. "Ils décrivent l'utilisation de salles et d'équipements de torture ainsi que l'extrême cruauté de leurs interrogateurs", ajoute-t-il.Début février, Mazen Darwish a été transféré à la prison centrale d'Hama et Hani Al-Zaitani à celle d'Al-Sweida.