Syrie/réfugiés: conférence fin mars à Genève pour trouver des places d'accueil

Modifié : 7 janvier 2016 à 17h48 par La rédaction

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Le nouveau haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a annoncé jeudi la tenue à Genève fin mars d'une conférence destinée à trouver des places d'accueil pour les réfugiés syriens. Le diplomate italien, qui a succédé au début de l'année au Portugais Antonio Guterres, a souligné qu'il s'agissait de la première réunion de ce type jamais organisée par l'ONU. "Elle sera limitée aux réfugiés syriens parce qu'ils constituent le problème le plus urgent, a-t-il dit, mais il est important que cette conférence soit bien représentée au niveau ministériel et que les Etats viennent avec des engagements concrets pour des places, pas de l'argent." M. Grandi a précisé que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ouvrirait la conférence le 30 mars à Genève.Le Canada s'est déjà engagé à accueillir 25.000 réfugiés syriens d'ici à fin février. Le président américain Barack Obama a, lui, promis des visas pour 10.000 Syriens en 2016. Le haut-commissaire a rappelé que la Turquie était le pays qui accueillait le plus de réfugiés dans le monde. Il a annoncé qu'il s'y rendrait ce mois-ci, ainsi qu'en Jordanie et au Liban, deux autres pays d'accueil de réfugiés syriens, avant la tenue d'une conférence humanitaire à Londres le 4 février destinée à collecter des fonds. A propos des réseaux de trafiquants qui profitent de la détresse des Syriens fuyant les zones de conflit, il a déclaré: "Il faut être réaliste. Il y a des criminels qui feront le travail à notre place si nous ne le faisons pas correctement". M. Grandi a tenu à remercier la chancelière allemande Angela Merkel dont le pays a accueilli l'an dernier 1,1 million de demandeurs d'asile de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan. Il s'est cependant déclaré inquiet à propos des tentations de certains pays européens de fermer la porte aux réfugiés. "Le reste du monde regarde ce que l'Europe fait en matière d'asile. Si elle commence à imposer des limitations, ériger des barrières, devenir hostile, je peux vous assurer que le reste du monde suivra", a-t-il averti. "Ce n'est pas le message que nous aimerions voir venir d'Europe." Face à l'afflux de migrants, la Suède et le Danemark ont réintroduit récemment des contrôles aux frontières. "Si l'Europe avait une réponse cohérente et coordonnée, ce genre de réaction n'arriverait pas", a estimé M. Grandi, qui s'est engagé à continuer à faire pression sur l'Union Européenne. En 2015, plus d'un million de migrants - essentiellement des réfugiés syriens - sont entrés en Europe, provoquant la plus grave crise migratoire que le Vieux Continent ait connue depuis 1945. Le diplomate italien a rappelé que 60 millions de personnes à travers le monde avaient été chassées de chez elles par les guerres et les persécutions. Il s'agit, selon le HCR, du chiffre le plus haut de l'histoire. La Seconde guerre mondiale avait fait 50 millions de déplacés. AFP