Tunisie: Marzouki à Sidi Bouzid pour l'anniversaire de l'immolation de Bouazizi

Modifié : 17 décembre 2014 à 12h27 par La rédaction

RADIO ORIENT

Le président tunisien Moncef Marzouki tiendra mercredi après-midi un meeting de campagne pour sa réélection à Sidi Bouzid, jour anniversaire de l'immolation de Mohamed Bouaziz qui avait déclenché la révolution tunisienne il y a quatre ans dans cette ville du centre du pays.

 

Le meeting doit se tenir dans le stade de football de la ville, a indiqué l'équipe de campagne du chef de l'Etat dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi.

 

Le 17 décembre 2012, M. Marzouki avait été chassé des commémorations de l'immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi par une foule en colère qui avait jeté des projectiles dans sa direction, et l'année suivante les dirigeants tunisiens ne s'étaient pas rendus aux cérémonies dans cette ville frappée par la misère et le chômage.

 

Le principal syndicat du pays, l'UGTT, a indiqué cette semaine qu'il ne participerait pas à d'éventuelles cérémonies marquant le geste de Bouazizi pour protester contre "les gouvernements qui se sont succédé et qui ont échoué avec leurs promesses d'emploi et de développement".

 

Mohamed Bouazizi, excédé par la misère et les brimades policières, s'était immolé dans le centre-ville et était mort deux semaines plus tard. Son geste est à l'origine du soulèvement qui chassa le régime de Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir, déclenchant le Printemps arabe.

 

M. Marzouki est opposé dimanche lors du second tour de la présidentielle au favori du scrutin, Béji Caïd Essebsi, chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès et vainqueur des législatives d'octobre.

 

Opposant historique à Ben Ali, il se pose en candidat de la "révolution" face à celui du sérail, M. Caïd Essebsi ayant servi tous les régimes autoritaires en Tunisie jusqu'au début des années 1990.

 

La Tunisie fait figure de bon élève du Printemps arabe, car malgré une transition tourmentée, le pays a su organiser une alternance pacifique au pouvoir, à l'inverse de son voisin libyen notamment qui a sombré dans le chaos ou de l'Egypte qui a basculé dans la répression.

 

AFP