Une trentaine de retraités maghrébins expulsés d'un hôtel meublé parisien

Publié : 20 février 2015 à 1h21 par La rédaction

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Une trentaine de retraités algériens et marocains étaient jeudi matin en cours d'évacuation d'un hôtel meublé de Paris, après un arrêté de la préfecture de police (PP), a-t-on appris de sources concordantes.Selon la PP, un hébergement a été "offert à chaque occupant" dans un immeuble géré par l'association Aurore en attendant une proposition de relogement d'ici le 30 juin."Ils sont une trentaine, essentiellement des Chibanis (cheveux blancs en arabe, NDLR), locataires de cet hôtel depuis de nombreuses années, au 73, rue du Faubourg Saint-Antoine, à Paris, à être évacués depuis 07H30", a déclaré à l'AFP Jean-Baptiste Eyraud de l'association Droit au logement (DAL).L'endroit n'a d'hôtel que le nom: chambres étroites, pas d'ascenseur et à chaque locataire de se battre contre les fuites d'eau et les cafards. Sur les murs extérieurs, des fils électriques sont à nu, avait constaté en septembre une journaliste de l'AFP.Jointe par l'AFP, la préfecture de police de Paris (PP) a expliqué que cette évacuation faisait suite aux "rapports faits par les architectes de sécurité constatant la dangerosité des lieux au regard de la sécurité incendie".Un arrêté d'interdiction temporaire d'habiter les lieux, à proximité de la place de la Bastille, avait été pris le 15 décembre.Abandonné par la gérante, l'hôtel est "sans surveillance" et ne fait "l'objet d'aucun suivi sur le plan de la sécurité incendie", a poursuivi la PP, précisant que 31 personnes, dont 12 âgées de plus de 65 ans, habitaient les lieux.Selon le DAL, les locataires avaient annoncé dans un courrier à la préfecture qu'ils "étaient prêts à répondre aux exigences posées par l'arrêté en attendant leur relogement. Il s'agissait de recruter un gardien qualifié sur la sécurité incendie". "La préfecture de police n'a pas répondu à ce courrier, n'a pas fait connaître son intention de maintenir l'expulsion, et a envoyé les CRS, ce matin, scénario que les Chibanis redoutaient par dessus tout", déplore le DAL dans un communiqué. AFP