Réunion internationale à Rabat sur la coopération sécuritaire en Afrique du nord
Publié : 14 novembre 2013 à 17h17 par La rédaction
Rabat abrite les 13 et 14 novembre 2013 les travaux de la 2e conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières.
Une conférence regroupant une vingtaine de pays et de nombreuses organisations internationales s'est ouverte jeudi à Rabat, pour tenter d'améliorer la coopération transfrontalière et la lutte contre l'insécurité en Afrique du nord, face notamment à la menace islamiste au Sahel.
Son objectif est de "renforcer la coopération et la coordination sur la sécurité des frontières" au Maghreb et au Sahel, zone qui fait face a des "défis complexes", a déclaré en ouverture le ministère marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar.
"La région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d'armes ou la drogue. Cela menace la sécurité régionale", a d'emblée souligné le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar.
Il faut "renforcer la coopération et la coordination sur la sécurité des frontières" au Maghreb et au Sahel, zone qui fait face a des "défis complexes", a-t-il clamé.
"Les réseaux profitent de la faiblesse des échanges entre pays de la région", a renchéri le ministre marocain de l'Intérieur, Mohamed Hassad. "Il faut créer un mécanisme de consultation et d'échange d'informations" et "un mécanisme d'alerte précoce".
La conférence de Rabat, à laquelle participaient les chefs de la diplomatie de plusieurs pays, constituait le prolongement de la réunion sur la sécurité des frontières qui s'était déroulée en mars 2012 à Tripoli, quelques mois après la chute de Mouammar Kadhafi.
La France, présente à la conférence de Rabat, s'inquiète particulièrement de la situation dans le sud et l'est de la Libye, où des milices profitent du vide sécuritaire pour faire la loi, le chef de la diplomatie Laurent Fabius a annoncé la récente signature d'un accord avec Tripoli pour la formation de 1.000 policiers libyens.
La formation de 3.000 policiers libyens par la France avait été annoncée en début d'année, mais sa mise en oeuvre a pris du retard.
Sur le Mali, plusieurs mois après l'intervention française visant à déloger du nord du pays des groupes islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Paris reconnaît que la menace "est encore diffuse".
D'une manière générale, M. Fabius a toutefois estimé à Rabat que "la prise de conscience internationale progressait" autour des problèmes régionaux de sécurité.
Il a évoqué la tenue les 6 et 7 décembre d'un sommet à l'Elysée, et la perspective de la création d'une "force africaine d'intervention rapide, solidement financée".
Autre sujet prioritaire des participants à la réunion de Rabat, membres de gouvernements et organisations internationales compris: l'immigration illégale.
Le chef de la diplomatie marocaine a estimé que "l'unité du Maghreb" était "une nécessité régionale et internationale", la lutte contre les réseaux clandestins se heurte à l'absence de coopération entre le Maroc et l'Algérie.
La frontière commune est officiellement fermée depuis 1994, et les deux pays viennent de vivre une nouvelle crise diplomatique autour du Sahara occidental, ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc mais revendiquée par des indépendantistes soutenus par Alger.
Signe de la défiance, l'Algérie n'était représentée jeudi que par son ambassadeur au Maroc.
Ce différend bilatéral entrave le fonctionnement de l'Union du Maghreb arabe (UMA), un marché potentiel de cinq pays et près de 100 millions d'habitants.
Source : AFP